Les premiers habitants de la Martinique : les Amérindiens

Dimensions: Hauteur : 1,64 m ; longueur : 2,04 m ; largeur : 1,90 m.
Nomenclature: Roche A
Type: Pétroglyphe

Les Amérindiens

Les dits “Amérindiens” étaient les premiers habitants de la Martinique.
Des recherches en cours, portant sur une fouille archéologique réalisée à Dizac dans la commune du Diamant au sud de la Martinique, tendent à montrer l’existence d’une discrète présence humaine au IIe millénaire avant J.-C., à l’époque dite Archaïque ou Mésoindienne. Mais pour le reste, les occupations les plus anciennes attestées sur l’île remontent au Ier siècle avant J.-C., et sont rattachées à la culture saladoïde.
Les groupes saladoïdes originaire du bassin de l’Orénoque (Venezuela)se sont répandus dans l’arc antillais à partir du Ve siècle avant J.-C. et ont propagé dans l’archipel, l’agriculture, la céramique, la vie villageoise et de nouveaux symboles.

Une fois à la Martinique la culture saladoïde a évolué pour donner lieu aux cultures Troumassoïde ( ge Céramique Récent, 700-1000 après J.-C.) et Suazoïde (Céramique Final, de 1000 à l’arrivée des Européens). Il convient de préciser que l’archéologie a discrédité le vieux mythe opposant les « Arawaks et les Caraïbes » : le registre archéologique précolonial témoigne d’une remarquable continuité culturelle depuis les premières occupations saladoïdes, et de plus, sur le plan linguistique, tous les groupes autochtones établis aux Antilles à l’arrivée des Européens parlaient des langues de la famille arawakienne.

On connaît aujourd’hui, en Martinique, plus d’une centaine de sites précolombiens, principalement localisés sur les côtes. Ils correspondent surtout à des gisements de villages ou de campements, qui ont révélé des vestiges de structures pouvant être domestiques, rituelles ou funéraires, des traces de diverses activités de la vie quotidienne, un riche mobilier depuis l’outillage, la céramique, l’artisanat décoré, les éléments de parure jusqu’aux objets rituels et bien d’autres encore ainsi que des polissoirs.
Les sites de roches gravées et certains sites de « roches à cupules » localisés en dehors des zones d’habitat avaient manifestement une fonction rituelle.

A la suite de l’escale réalisée par Christophe Colomb en Martinique, en 1502, les Amérindiens de la Martinique ont eu des échanges ponctuels avec les Européens, en dehors de tout cadre colonial. En 1619-1620, un flibustier français et sa troupe, échoués en Martinique, ont même fait un séjour prolongé sur l’île, en vivant en bonne entente avec les Amérindiens Kalinagos (que les Européens appelaient « Caraïbes »).

Avec le début de la colonisation de la Martinique, en 1635, des conflits ont éclaté entre les Autochtones et les Français, mais les deux communautés ont développé, du reste, des relations variées. En 1639, un accord conclu entre le gouverneur de la Martinique Jacques Dyel du Parquet et les Kalinagos consacrait le partage de l’île : les Français se réservaient les terres de la côte sous-le-vent, et les Natifs, celles du sud-est et de la façade atlantique (Capesterre). Mais après la mort de du Parquet, en 1658, les colons ont envahi le territoire amérindien, où se réfugiait un nombre croissant d’esclaves marrons. De nombreux Amérindiens ont alors été massacrés ou expulsés.

Il est à noter que pour l’heure, il n’est pas possible de rattacher clairement des vestiges archéologiques amérindiens de Martinique à la période des premiers contacts avec les Européens et des débuts de la colonisation, même si l’identification de quelques tessons de céramique native de style Cayo (Petites Antilles, XVe-XVIIe siècle) a été proposée.

Après 1658, les relations franco-amérindiennes changeront notablement : un traité de paix sera conclu entre une coalition franco-anglaise et des chefs amérindiens des Petites Antilles à Basse-Terre en 1660, les « Caraïbes » établis dans les îles françaises bénéficieront de mesures de protection, les lois royales interdiront expressément de les réduire en esclavage, et les Français noueront même des alliances militaires avec les Amérindiens et les « Caraïbes Noirs » (appelés Garifunas), dont le peuple est né de la rencontre entre des Kalinagos et des Africains naufragés ou réfugiés sur l’île de Saint-Vincent au XVIIe siècle. Les archives martiniquaises attestent une présence « caraïbe » en Martinique jusqu’au début du XIXe siècle, et de nos jours, l’héritage amérindien participe pleinement à la culture créole.

Sébastien PERROT-MINNOT

Los llamados “Amerindios” Fueron los Primeros Habitantes de Martinica

Investigaciones en curso, incluyendo una excavación arqueológica en Dizac, en la comuna de Le Diamant en el sur de Martinica, tienden a mostrar una discreta presencia humana en el II milenio a.C., durante el período Arcaico o Mesoindio. Sin embargo, las ocupaciones más antiguas confirmadas en la isla datan del siglo I a.C. y están asociadas con la cultura saladoide.

Los grupos saladoides, originarios de la cuenca del Orinoco (Venezuela), se extendieron por el arco antillano a partir del siglo V a.C., propagando la agricultura, la cerámica, la vida en aldeas y nuevos símbolos en el archipiélago.

Una vez en Martinica, la cultura saladoide evolucionó para dar lugar a las culturas Troumassoide (Cerámica Tardía, 700-1000 d.C.) y Suazoide (Cerámica Final, desde 1000 d.C. hasta la llegada de los europeos). Es importante señalar que la arqueología ha desacreditado el viejo mito que opone a los “arawakos y los caribes”: el registro arqueológico precolonial muestra una notable continuidad cultural desde las primeras ocupaciones saladoides. Además, desde el punto de vista lingüístico, todos los grupos indígenas establecidos en las Antillas a la llegada de los europeos hablaban lenguas de la familia arawak.

Hoy en día, se conocen más de un centenar de sitios precolombinos en Martinica, principalmente ubicados en las costas. Estos sitios corresponden principalmente a yacimientos de aldeas o campamentos, que han revelado restos de estructuras que podrían ser domésticas, rituales o funerarias, así como huellas de diversas actividades de la vida cotidiana, un rico conjunto de artefactos que incluye herramientas, cerámica, artesanías decoradas, elementos de adorno, objetos rituales, y muchas otras cosas, además de pulidores. Los sitios de rocas grabadas y algunos sitios de “rocas con cúpulas”, ubicados fuera de las zonas de hábitat, tenían evidentemente una función ritual.

Después de la escala realizada por Cristóbal Colón en Martinica en 1502, los amerindios de Martinica tuvieron intercambios puntuales con los europeos, fuera de cualquier marco colonial. En 1619-1620, un filibustero francés y su grupo, varados en Martinica, incluso tuvieron una estancia prolongada en la isla, viviendo en buena armonía con los amerindios kalinagos (a los que los europeos llamaban “caribes”).

Con el inicio de la colonización de Martinica en 1635, surgieron conflictos entre los nativos y los franceses, pero ambas comunidades también desarrollaron diversas relaciones. En 1639, un acuerdo concluido entre el gobernador de Martinica Jacques Dyel du Parquet y los kalinagos consagró la división de la isla: los franceses se reservaron las tierras de la costa de sotavento, y los nativos, las del sureste y la fachada atlántica (Capesterre). Sin embargo, después de la muerte de du Parquet en 1658, los colonos invadieron el territorio amerindio, donde se refugiaba un número creciente de esclavos cimarrones. Muchos amerindios fueron entonces masacrados o expulsados.

Cabe señalar que, por el momento, no es posible vincular claramente los restos arqueológicos amerindios de Martinica con el período de los primeros contactos con los europeos y los inicios de la colonización, aunque se ha propuesto la identificación de algunos fragmentos de cerámica nativa en estilo Cayo (Antillas Menores, siglo XV-XVII).

Después de 1658, las relaciones franco-amerindias cambiaron notablemente: se concluyó un tratado de paz entre una coalición franco-inglesa y los jefes amerindios de las Antillas Menores en Basse-Terre en 1660, los “caribes” establecidos en las islas francesas se beneficiaron de medidas de protección, las leyes reales prohibieron expresamente reducirlos a la esclavitud, y los franceses incluso formaron alianzas militares con los amerindios y los “caribes negros” (llamados garífunas), cuyo pueblo nació del encuentro entre kalinagos y africanos naufragados o refugiados en la isla de San Vicente en el siglo XVII. Los archivos martiniqueses atestiguan una presencia “caribe” en Martinica hasta principios del siglo XIX, y hoy en día, la herencia amerindia contribuye plenamente a la cultura criolla.

Sébastien PERROT-MINNOT

The So-Called “Amerindians” Were the First Inhabitants of Martinique

Ongoing research, including an archaeological excavation at Dizac in the commune of Le Diamant in southern Martinique, suggests a discreet human presence in the 2nd millennium BC, during the Archaic or Mesoindian period. However, the oldest confirmed occupations on the island date back to the 1st century BC and are associated with the Saladoid culture.

Saladoid groups, originating from the Orinoco Basin (Venezuela), spread throughout the Antillean arc starting from the 5th century BC, bringing agriculture, ceramics, village life, and new symbols to the archipelago.

Once in Martinique, the Saladoid culture evolved into the Troumassoid culture (Late Ceramic, 700-1000 AD) and the Suazoid culture (Final Ceramic, from 1000 AD until the arrival of Europeans). It is important to note that archaeology has debunked the old myth opposing the “Arawaks and the Caribs”: the precolonial archaeological record shows remarkable cultural continuity from the earliest Saladoid occupations. Additionally, linguistically, all indigenous groups established in the Antilles at the arrival of the Europeans spoke languages of the Arawakan family.

Today, more than a hundred pre-Columbian sites are known in Martinique, primarily located along the coasts. These sites mostly correspond to village or camp settlements, which have revealed remains of structures that could be domestic, ritual, or funerary. They also show traces of various daily activities, a rich array of artifacts including tools, ceramics, decorated crafts, ornaments, ritual objects, and polishing stones. Sites with engraved rocks and some “cupule” rock sites, located outside residential areas, clearly had a ritual function.

After Christopher Columbus’s stopover in Martinique in 1502, the Amerindians of Martinique had occasional exchanges with Europeans outside any colonial framework. In 1619-1620, a French buccaneer and his crew, stranded in Martinique, even had an extended stay on the island, living in harmony with the Kalinagos (whom the Europeans called “Caribs”).

With the beginning of the colonization of Martinique in 1635, conflicts broke out between the natives and the French, but the two communities also developed various relations. In 1639, an agreement was concluded between the governor of Martinique, Jacques Dyel du Parquet, and the Kalinagos, establishing the division of the island: the French reserved the lands on the leeward coast, while the natives kept those in the southeast and the Atlantic coast (Capesterre). However, after du Parquet’s death in 1658, the colonists invaded the Amerindian territory, which had become a refuge for an increasing number of runaway slaves. Many Amerindians were then massacred or expelled.

It should be noted that, for now, it is not possible to clearly link Amerindian archaeological remains in Martinique to the period of early contact with Europeans and the beginnings of colonization, although the identification of some native ceramic sherds in the Cayo style (Lesser Antilles, 15th-17th century) has been proposed.

After 1658, Franco-Amerindian relations changed significantly: a peace treaty was concluded between a Franco-English coalition and Amerindian chiefs of the Lesser Antilles in Basse-Terre in 1660. The “Caribs” established in the French islands benefited from protective measures, royal laws expressly forbade their enslavement, and the French even formed military alliances with the Amerindians and the “Black Caribs” (called Garifunas), whose people were born from the meeting between Kalinagos and Africans shipwrecked or taking refuge on the island of Saint Vincent in the 17th century. Martinican archives attest to a “Carib” presence in Martinique until the early 19th century, and today, the Amerindian heritage fully contributes to Creole culture.

Sébastien PERROT-MINNOT

Die sogenannten “Amerindianer” waren die ersten Bewohner von Martinique

Laufende Forschungen, darunter eine archäologische Ausgrabung in Dizac in der Gemeinde Le Diamant im Süden von Martinique, deuten auf eine diskrete menschliche Präsenz im 2. Jahrtausend v. Chr. hin, in der sogenannten Archaischen oder Mesoindischen Epoche. Die ältesten belegten Besiedlungen auf der Insel stammen jedoch aus dem 1. Jahrhundert v. Chr. und sind der Saladoid-Kultur zuzuordnen.

Saladoid-Gruppen, die aus dem Orinoco-Becken (Venezuela) stammen, breiteten sich ab dem 5. Jahrhundert v. Chr. im Antillenbogen aus und brachten Landwirtschaft, Keramik, Dorfleben und neue Symbole in das Archipel.

Einmal in Martinique angekommen, entwickelte sich die Saladoid-Kultur weiter und führte zur Troumassoide-Kultur (Späte Keramik, 700-1000 n. Chr.) und zur Suazoide-Kultur (Endkeramik, von 1000 n. Chr. bis zur Ankunft der Europäer). Es ist wichtig zu beachten, dass die Archäologie den alten Mythos widerlegt hat, der “Arawaks und Kariben” gegeneinanderstellt: Das präkoloniale archäologische Register zeigt eine bemerkenswerte kulturelle Kontinuität seit den ersten Saladoid-Besiedlungen. Zudem sprachen alle indigenen Gruppen, die bei der Ankunft der Europäer in den Antillen ansässig waren, Sprachen der Arawak-Familie.

Heute sind mehr als hundert präkolumbianische Stätten in Martinique bekannt, die hauptsächlich an den Küsten liegen. Diese Stätten entsprechen meist Dorf- oder Lagerplätzen, die Überreste von Strukturen enthüllt haben, die häuslich, rituell oder begräbnisartig sein könnten, sowie Spuren verschiedener alltäglicher Aktivitäten, eine reiche Sammlung von Artefakten, darunter Werkzeuge, Keramik, verzierte Handwerkskunst, Schmuckstücke, rituelle Objekte und vieles mehr, sowie Schleifsteine. Die Stätten mit eingravierten Felsen und einige “Schalenstein”-Stätten, die sich außerhalb von Wohngebieten befinden, hatten offensichtlich eine rituelle Funktion.

Nach dem Aufenthalt von Christoph Kolumbus in Martinique im Jahr 1502 hatten die Amerindianer von Martinique gelegentliche Kontakte mit den Europäern, außerhalb eines kolonialen Rahmens. 1619-1620 verbrachte sogar ein französischer Freibeuter mit seiner Mannschaft, die in Martinique gestrandet war, eine längere Zeit auf der Insel und lebte in Harmonie mit den Kalinagos (die von den Europäern “Kariben” genannt wurden).

Mit Beginn der Kolonisation von Martinique im Jahr 1635 brachen Konflikte zwischen den Ureinwohnern und den Franzosen aus, doch beide Gemeinschaften entwickelten auch verschiedene Beziehungen. 1639 wurde eine Vereinbarung zwischen dem Gouverneur von Martinique, Jacques Dyel du Parquet, und den Kalinagos geschlossen, die die Teilung der Insel besiegelte: Die Franzosen behielten sich die Gebiete an der Leeküste vor, während die Eingeborenen die im Südosten und an der Atlantikküste (Capesterre) behielten. Nach dem Tod von du Parquet im Jahr 1658 drangen die Kolonisten jedoch in das Gebiet der Amerindianer ein, das zu einem Zufluchtsort für eine wachsende Zahl entlaufener Sklaven geworden war. Viele Amerindianer wurden daraufhin massakriert oder vertrieben.

Es ist anzumerken, dass es derzeit nicht möglich ist, archäologische Überreste der Amerindianer in Martinique eindeutig der Periode der ersten Kontakte mit den Europäern und den Anfängen der Kolonisation zuzuordnen, obwohl die Identifizierung einiger Keramikscherben im Cayo-Stil (Kleine Antillen, 15. bis 17. Jahrhundert) vorgeschlagen wurde.

Nach 1658 änderten sich die französisch-amerindianischen Beziehungen erheblich: Ein Friedensvertrag wurde 1660 zwischen einer französisch-englischen Koalition und den Häuptlingen der Amerindianer der Kleinen Antillen in Basse-Terre geschlossen, die in den französischen Inseln ansässigen “Kariben” profitierten von Schutzmaßnahmen, königliche Gesetze verboten ausdrücklich, sie in die Sklaverei zu führen, und die Franzosen schlossen sogar Militärbündnisse mit den Amerindianern und den “Schwarzen Kariben” (den sogenannten Garifunas), deren Volk aus der Begegnung zwischen Kalinagos und gestrandeten oder geflüchteten Afrikanern auf der Insel St. Vincent im 17. Jahrhundert entstand. Die Archive von Martinique belegen eine “karibische” Präsenz in Martinique bis Anfang des 19. Jahrhunderts, und heute trägt das amerindianische Erbe vollständig zur kreolischen Kultur bei.

Sébastien PERROT-MINNOT

Découvrez un une mise en voix

Texte : Sébastien PERROT-MINNOT
Mise en voix
: Françoise DÔ.
Enregistrement : Studio Raggioli